Même si les vaccins contre le cancer existent depuis belle lurette (plus d’informations à “L’histoire des vaccins contre le cancer”), avec l’avancée des vaccins ARNm, plusieurs chercheurs ont investigué cette technologie dans le but de développer de nouveaux traitements pour le cancer [1].
Puisqu’il n’y a aucun vaccin ARNm présentement approuvé cliniquement pour traiter le cancer, de nombreux essais en clinique sont en train d’explorer leur utilisation afin de cibler une variété de tumeurs. En général, ces vaccins ARNm sont développés en observant des mutations spécifiques sur des protéines uniques dans les tumeurs, appelées antigènes associés aux tumeurs. Une fois dans la cellule, le vaccin reproduit ces marqueurs spécifiques des cellules de tumeurs (seulement les protéines, pas la cellule de la tumeur en entier). Puisqu’il y a une augmentation de protéines considérées comme “étrangères” par le système immunitaire, le tout va cibler et tuer les cellules portant ces marqueurs (cellules cancéreuses) [1]. Contrairement aux thérapies d’anticorps ou une molécule lie une cible tumorale, ce processus permet l’activation des deux cellules B et T d’une immunité médiée (plus d’informations à propos du système immunitaire dans cette publication et ce vidéo). Le tout peut mener à une réponse immunitaire plus robuste [2].
Bien que les vaccins ARNm soient récents dans le domaine thérapeutique du cancer, ils demeurent très bien vus en raison de leur simple personnalisation et vitesse de production [1] - tout comme a été la vitesse de production du vaccin contre la COVID-19. Par exemple, cet essai clinique en cours compare la thérapie par vaccin ARNm seul ou en combinaison avec les tumeurs solides réséquées Pembrolizumab (retirées chirurgicalement) et non réséquées [3].
Bien que le tout peut sembler tentant de voir les vaccins ARNm comme le nouveau traitement au cancer, il est encore trop récent dans le développement comparativement à la thérapie par anticorps monoclonaux et aux options traditionnelles de chimio/chirurgies (voir les types d’immunothérapie, incluant les vaccins et les anticorps, ici) [4]. Présentement, les traitements de pointe contre le cancer ont tendance à inclure des combinaisons de chimiothérapie et d’anticorps ciblant les inhibiteurs de point de contrôle (le mécanisme que la cellule doit vérifier s’il y a des erreurs dans le génome et ce qui est normalement inhibé/dysfonctionnement dans les cellules cancéreuses) ou autres marqueurs de tumeurs tout comme cet essai de phase II pour le sous-type de cancer du pancréas [5].
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Écrit par : Dominique
Édité par : María
Traduit par : Emmanuelle
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Références (en anglais):
Fiedler K, et al (2016). “mRNA Cancer Vaccines”. Recent Results Cancer Res, 209:61-85. Available at: https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/28101688/
Miao, L., Zhang, Y. and Huang, L. (2021) “mRNA vaccine for cancer immunotherapy”, Molecular Cancer, 20(1). Available at: https://molecular-cancer.biomedcentral.com/articles/10.1186/s12943-021-01335-5
Safety, tolerability, and immunogenicity of mRNA-4157 alone in participants with resected solid tumors and combination with pembrolizumab in participants with unresectable solid tumors (2022). National Cancer Institute. Available at: https://www.cancer.gov/about-cancer/treatment/clinical-trials/search/v?id=NCI-2018-00215&r=1 (Accessed July 18, 2022).
Immunotherapy Treatment Types (2022). Cancer research. Available at: https://www.cancerresearch.org/immunotherapy/treatment-types(Accessed July 18, 2022)
Padrón, L. et al. (2022) “Sotigalimab and/or nivolumab with chemotherapy in first-line metastatic pancreatic cancer: clinical and immunologic analyses from the randomized phase 2 PRINCE trial”, Nature Medicine, 28(6), pp. 1167-1177. Available at: https://www.nature.com/articles/s41591-022-01829-9#Sec1
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